Pourquoi je suis une rédactrice à la mode?

ëtre rédactrice signifie t'il surfer sur la vague? Bio, responsable, éthique, solidaire... voilà en quoi j'incarne toutes ces valeurs .

SOCIÉTÉ ET PHILOSOPHIECONCEPTS

Tahifé

9/12/20225 min read

Pourquoi je suis une rédactrice à la mode ?

Depuis toute jeune, j'écris. Cet exercice régulier m'a permit de développer un esprit critique, d'être force de propositions et d'entrevoir les choses différemment. Aujourd'hui, je me rends compte que je suis une rédactrice TRÈS A LA MODE, alors que j'ai toujours préféré avoir mon propre chemin, mon propre curseur, mes propres référentiels! En effet, je suis:

Je suis une rédactrice ÉTHIQUE : j’aime m'interroger sur les finalités, les valeurs humaines, sur les règles de conduite propres à notre époque.

Je suis une rédactrice RESPONSABLE : Je décide de percevoir l'homme non pas à l'aune de sa productivité mais en adhérant au postulat " l'homme perçu comme la somme de ses actes au lieu de l' homme perçu comme la somme de ce qu'il produit". Je développe ainsi la conscience de soi tout en dénonçant la perception à courte vue fragmentaire, avec bienveillance car je sais aussi que je ne suis pas exempte d'erreurs, de raccourcis, de prisme déformant, réducteur ou même de parti pris. Je tente de développer ma conscience et ma lucidité afin de ne pas fouler au sabot de plomb mon intégrité et ma responsabilité. C'est au nom de cette responsabilité que je me refuse de "trouver des raisons d'être à des actes inqualifiables". Ma responsabilité suppose une lucidité qui voit au-delà la perception immédiate tout en anticipant les conséquences lointaines. Ma responsabilité est individuelle et prend son véritable sens dans un engagement pour le monde entier et non pas pour mon plaisir immédiat et à sens unique. Par le choix que je fais de croire en certaines manières de penser, de faire et d'agir ,j' active la loi de la responsabilité.

Je suis une rédactrice DURABLE: Nombre de nos ressources naturelles et innées sont en voie de disparition. Je fais donc ma part en tentant de restaurer nos cycles naturels. Pour cela, je mets l'accent sur la fertilisation de notre compassion, la pollinisation du respect de l'autre, la régulation de notre ambition, le stockage de notre empathie et de notre lucidité, le renouvellement du partage et de la justice économique, l'épuration de nos idées usées, et enfin je mets en avant les services écosystémiques des synergies sincères, authentiques et réellement équitables..

Je suis une rédactrice BIO. Mon terreau doit-être sain, expurgé de pensées artificielles, de marketing de synthèse ou de consumérisme toxique. Je recycle les fondamentaux dominants de notre développement , je privilégie la lutte contre les nuisibles aliénants, je respecte l'équilibre naturel de la vie , je porte attention à ma chaine de valeurs humaines pour une traçabilité responsable. Pour cela, je recherche des solutions alternatives. Telle une plante indésirable vivace et résiliente, je sais rendre des services inestimables, bien qu'ils ne soient pas encore perceptibles. En effet, j'apporte de précieuses informations sur l'état de notre terre, pour peu qu'on s'affranchisse de la sémantique, des diktats, des étiquettes et de l'illusoire rhétorique inféodée à l' économie de marché.

Je suis une rédactrice ÉQUITABLE : je prends de la hauteur pour savoir si ma façon de commercer, mes façons de penser ne m’avantagent pas au détriment des autres, ne favorisent pas un système nocif et inique. J’essaie de ne pas surfer sur la misère des autres pour me faire plus d’argent, ou pour m’enrichir, pour distancer la concurrence car je sais que ce qui peut paraitre équitable pour moi ne le sera pas pour les populations à l'autre bout de la chaine. Payer les produits, services des communautés locales en monnaie de singe parce que leur monnaie est dévalorisée et se faire une marge dessus est il forcément équitable? ou est ce de la rentabilité déguisée? Profiter d' un système économique où les échanges, partenariats se font sur une base injuste, léonine et inégale peut-elle être associée à de l'équitable?

Je suis une rédactrice ÉCOLOGIQUE : je n'adhère pas à de simples étiquettes et je ne cautionne pas l’idée de mettre dos à dos l’homme et la nature. Je dénonce le postulat erroné affirmant qu’il n’y a pas assez de ressources sur la terre pour tout le monde alors que l’accaparement des ressources par 1/10 -ème de la population se fait au détriment des 99% restants et que ce sont à ces 99 % de porter la responsabilité de la destruction de l’environnement. Je ne cautionne pas la destruction de la nature. Par conséquent, je ne cautionne pas non plus l’idée que pour préserver la nature, il faut procéder à la stérilisation forcée de population. Mon sens écologique ne s'inscrit pas dans un effet de mode mais bel et bien dans le fait que DIVERSITÉ ÉCOLOGIQUE, HUMAINE ET AGRICOLE EST UN TRYPTIQUE GAGNANT.

Je suis une rédactrice SOLIDAIRE avec tous les courants qui œuvrent pour un changement de paradigme. J'opte pour une société qui ne misera plus sur la sacro-sainte solidarité internationale ou sur l'humanitaire dans les pays du sud pour éviter le vrai problème: LA RÉPARTITION JUSTE DES RICHESSES. Je suis solidaire avec ceux et celles qui pensent que la solidarité et l'humanitaire est un argument marketing qui coute moins cher et qui est plus rentable que la VÉRITABLE JUSTICE ECONOMIQUE.

En résumé, les termes solidaires, bio, écologiques, équitables, et responsables etc sont des valeurs très élastiques, chacun y met ce qu’il veut dedans (greenwashing, fraudes, mensonges, marketing etc ) et surtout y met ce qui lui convient ou sa définition propre selon les ajustements de l'économie. Un chocolat étiqueté bio mais ne contenant que du lait bio l'est il vraiment? une réserve agencée en parcs, qui a déplacé tous ses habitants au détriment de leur propre culture, est -elle de la gestion durable? Une boutique qui commercialise des produits de pays andins en payant les producteurs en roupie de singe tout en se faisant des marges considérables en les vendant plus cher est-elle éthique?

Aussi rassurantes ces appellations soient-elles, elles ne révèlent que la face visible de l'iceberg. Comprendre et connaitre les mécanismes sous-jacents nous permet d'entrevoir la réelle finalité, mais surtout les réelles solutions à adopter.

Mais est ce dans notre intérêt? C'est là où le bât blesse, car ici il s'agit d'intérêt.... Et comme le dit GUSTAVE LE BON : " On domine plus facilement les peuples en excitant leurs passions qu'en s'occupant de leurs intérêts" Malheureusement, là encore, le mot intérêt sera affilié au gain et au profit, on en oubliera que l'intérêt est aussi de la sollicitude, de l'attention favorable, bienveillante, que l'on porte à quelqu'un. Et bien que beaucoup soient animés d'une sincère envie de changer les choses à travers ces "labels", les assises mêmes du système ne peuvent que permettre la reproduction des mêmes goulets d'étranglement mais sous une autre forme. Car le changement ne doit pas être conjoncturel mais bel et bien structurel.

Mais en attendant, selon ma propre définition, je suis et reste une rédactrice solidaire, responsable, durable, éthique, bio et naturelle! Je ne sais pas si cela veut dire grand chose mais au point où nous en sommes, je peux me le permettre parce que je suis à la mode! Incarnons les valeurs au lieu de les utiliser à des fins mercantiles.